Atelier de recherche - mardi 4 avril 2023
Prochain atelier de recherche ce 4 avril 2023 de 12h15 à 13h30 à la HES-SO Valais Wallis (bâtiment Bellevue salle 402, Sierre) ou sur Microsoft Teams (Meeting ID: 342 965 325 413 Passcode: HHU22i )
Nous aurons le plaisir, à cette occasion, d’entendre deux présentations
Les derniers condamnés à mort pour sorcellerie en Valais : Sembrancher, 1730
Gwendolin Ortega
Le Valais n’a pas conservé – ou du moins pas correctement – la mémoire des derniers condamnés à mort pour sorcellerie. À l’heure actuelle, aucune étude ne présente les affaires de Pétronille du Six, la dernière sorcière du Valais, et de Pierre Terretaz, qui la rejoint un mois plus tard. Pourtant, nous conservons une copie tardive de leur sentence, ainsi que des extraits des interrogatoires subis par Pierre.
La provenance des sources peut expliquer le manque de travaux sur le sujet, car elle nécessite de poser la question : pourquoi ces affaires ont été recopiées en 1789, à la veille de la constitution du Code Pénal du Bas-Valais et quelle valeur historique peut ont leur donné?
Ensuite évidemment, c’est la chronologie des procès et du contexte plus large qu’il faut retracer, avant de s’intéresser au profil et aux crimes des accusés. Ce qui amène à d’autres interrogations : comment la procédure judiciaire a-t-elle évolué depuis le XVe siècle ? La définition du crime est-elle la même que celle donnée par Hans Fründ en 1428 ? Quels conflits et querelles internes au village expliquent les aveux de Pierre Terretaz?
Au travers de ces deux procès, tenus à quelques mois d’écart entre mai et juillet 1730 au château de Sembrancher, l’objectif sera de comprendre le contexte qui amène la justice valaisanne à condamner, une dernière fois, des individus pour avoir rencontré le diable en personne.
«Cartographie émotionnelle de l’hydroélectricité: recherches en cours entre le Valais et le Huila (Colombie)»
Tristan Loloum, HES-SO Valais Wallis
Ana Patricia Quintana Deslarzes, Universidad Nacional de Colombia
Nélida Ramirez, Universidad Católica del Maule
Les émotions constituent un prisme singulier pour aborder les infrastructures énergétiques, qui se laissent plus communément saisir sous l’angle de l’analyse technique (Rohse et al., 2020). Ignorées, voire décriées quand lorsqu’il s’agit de fonder en « raison » des décisions politiques, les émotions n’en restent pas moins une composante essentielle de la vie sociale et de notre rapport à la technique. Quelques recherches en sciences sociales de l’énergie ont notamment traité de la perte et de l’appartenance au lieu (Pini et al., 2010; Graybill, 2013), de l’acceptation ou du rejet d’infrastructures énergétiques (Cass & Walker, 2009; Upham et coll., 2020), des attachements affectifs ambigus aux installations énergétiques (Huijts, 2018; Loloum, 2019) ou encore des stratégies humoristiques pour garder les émotions négatives sous contrôle (Parkhill, 2011). Étudier l’hydroélectricité à travers les émotions amène ainsi à questionner ses infrastructures industrielles et paysagères sous un jour nouveau, en mettant en avant le point de vue de personnes qui les entourent. La cartographie émotionnelle est une méthode par laquelle les individus créent ou contribuent à créer une carte en affichant leurs expériences émotionnelles (Gabb et Singh, 2015). Les cartes d’émotions peuvent être utilisées pour aider à mettre en lumière des relations complexes entre émotions et espaces, ainsi que la façon dont les individus vivent ces espaces (Volvey, 2016 ; Guinard et Tratnjek, 2016 ; Gieseking, 2013). Fruit d’un projet de coopération scientifique en cours, cette présentation rendra compte de deux enquêtes de terrains réalisées entre novembre 2022 et mars 2023 en Colombie, autour du barrage del Quimbo, et en Valais auprès de divers acteurs de l’hydroélectricité.
Nous nous réjouissons de vous rencontrer à cette occasion et espérons vous y voir nombreux!
